Crées en 2015 par Mathieu Grodwohl, les éditions Roi de Rats tirent leur nom d’un cliché associé aux muridés, enchevêtrement de rongeurs dont les queues sont entrelacées et prises dans une gangue composée de paille, d’excréments et de poils, le roi de rats est un phénomène rare, dont la réalité est
contestée. Cette fausse construction sur les rats m’intéressait parce qu’elle associe imaginaire et manipulation (Mathieu Grodwohl).
MATHIEU GRODWOHL vit et travaille à Mulhouse. Photographe inspiré par l’école américaine des années soixante-dix et par l’oeuvre de Martin Parr, il travaille aujourd’hui en argentique. Collectionneur, il chine ou achète sur la toile négatifs, diapositives, films super 8 et tirages papier.
« Ce qui m’intéresse dans ces séries de photos, outre l’esthétique des clichés, c’est qu’elles racontent toujours quelque chose. Je commence par chercher, dans l’image, un fil conducteur, puis laisse libre cours à mon imaginaire ». Imagination et manipulation recréent alors une narration, elle-même sujette à réinterprétation à chaque nouveau regard posé sur l’oeuvre.
Der Erste Rotkehlchen

Malgré l’anonymat de l’auteur, un surprenant fil rouge promène le regardeur de photo en photo. Est-ce une volonté de créer un ensemble qui ait du sens, ou un pur hasard, cette question reste en suspens.
Couverture souple / papier Munken 100g / 80 pages / 45 photos / 17€
Une série de six cartes postales, éditée à 150 exemplaires, accompagne l’ouvrage.
99 paires de moustaches
Passer par la moustache pour aborder les concepts d’identité et de mémoire ; pour traiter de ces deux sujets qui crispent les débats et monopolisent l’actualité. Voici le pari fou de ce livre. Les photos présentées dans « 99 paires de moustaches » sont autant d’immigrés anonymes, arrivés en France dans les années 60. Ces visages qui défilent apparaissent comme autant de vies personnifiées, loin de l’usage des chiffres et statistiques qu’en font habituellement les médias et politiques pour traiter de l’immigration. Des photos « d’identité » qui ne doivent pas uniquement nous questionner sur qui est-ce que ces personnes sont, mais aussi sur qui nous sommes nous.
De qualité inégale, les négatifs de ces clichés, achetés sur un site de petites annonces en ligne, couvrent une large plage de contraste. Les images sont volontairement peu retouchées et classées de telle manière à former une lente dissolution, un fondu symbolisant l’effacement de la mémoire, l’oubli des personnes et des accidents de l’histoire.
La moustache, attribut universel et intemporel comme fil conducteur et pont entre les cultures. La moustache comme étendard du traditionalisme et de la mondialisation hippster. La moustache comme un slogan.
Couverture souple / Impression numérique sur papier Munken Lynx 120g / 204 pages / 99 photos / 18€
Éditions de 250 exemplaires numérotés à la main
Contact : http://editionsroiderats.com – editionsroiderats@gmail.com
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